La Cité des Jarres par Arnaldur Indridason



Book cover


Auteur:Arnaldur Indridason
Titre original: Mýrin (islandais)
Traducteur: Eric Boury
Date de publication: 2000 (traduction française: 2006)
Editions: Editions Points Policier
Pages:328
Mon avis
* Il s'agissait d'une petite photo noir et blanc représentant une tombe dans un cimetière en hiver. Il ne reconnut pas immédiatement le cimetière. Une stèle était accolée à la tombe et l'inscription principale était assez facile à lire.C'était un prénom féminin. Audur. Sans patronyme.*

Un nouveau cadavre est retrouvé à Reykjavik. L'inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur: encore un de ces meurtres typiquement islandais, un "truc bête et méchant" qui fait perdre son temps à la police... Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la "cité des Jarres, une abominable collection de bocaux renfermant des organes.
Premier roman d'Arnaldur Indridason traduit en français, la Cité des Jarres est une réussite. Sous une plume simple mais entraînante, le lecteur est plongé dans l'univers noir et pluvieux de l'Islande. Ce n'est pas exactement un paysage de carte postale: entre le mauvais temps qui perdure, les quartiers sombres et mal fréquentés et les meurtres, on découvre peu à peu cet environnement propice au crime, que l'on ne voudrait pas forcément visiter.
Pourtant, pas d’effroyables scènes de crime, d'interminables courses poursuites ou de violentes fusillades. Ici, l’horreur fait irruption dans la vie quotidienne des personnages de manière inattendue. Des secrets bien gardés depuis de nombreuses années ressortent, changeant à jamais la vie de plusieurs d’entre eux.
L'inspecteur est un homme calme, qui prend son temps pour résoudre une affaire. On l'accompagne ainsi à chaque pas dans son enquête et on fait, par la même occasion, connaissance de sa fille. Les moments où ils se retrouvent tous les deux suscitent des émotions de plus en plus fortes, à mesure que l’on découvre la difficile situation familiale de l’inspecteur.
Les autres membres de l’équipe d'Erlendur sont, comme leur supérieur, très efficaces, bien que le lecteur ait moins affaire à eux. Même si on ne connaît pour ainsi dire rien d'eux, ils nous guident dans les différentes étapes qui nous permettront d’avoir le fin mot de l’histoire. Quelques détails nous sont tout de même cachés (par exemple les trois mots du message qui accompagnait la victime, qui ne nous sont pas immédiatement dévoilés) pour qu’une partie du suspense soit conservé. Il n'y a ni coup de théâtre, ni fin spectaculaire; on assiste plutôt à une résolution où tout semble parfaitement s'enchaîner. Les différents thèmes abordés et l’intérêt pour les méthodes utilisées dans la résolution de l’enquête absorbent toutefois le lecteur jusqu’à la dernière page.
Ce roman policier islandais nous réserve donc bien des surprises grâce à son intrigue étonnante. On est plongé dans la communauté islandaise, île plutôt fermée et qui ne s’est pas mélangée au reste de l’Europe pendant si longtemps. On est alors plongé dans un thème d’actualité de l’Islande, à savoir la recherche génétique, qui jouera un rôle important pour la résolution de l’enquête. Les explications scientifiques, bien que nécessaires au développement de l’intrigues, sont exposées de manière simple et claires, ce qui les rend abordable pour tout le monde.
Si vous vous intéressez à l’Islande et ses spécificités et que vous aimez les romans policiers bien construits, alternant suspense, attente et émotion, la Cité des Jarres est pour vous.


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